Nous étudierons les différentes formes artistiques qui sont intervenues dans les systèmes de communication du réseau Internet : protocoles, e-mails et listes de diffusion, plateformes de discussion et blogs ont été investis par des artistes ayant grandi dans une société de l'information et dans le contexte d'une réflexion sur l'art comme mission critique sociale de plus en plus prévalente (depuis l'art conceptuel entre autres). Ainsi du net.art, des Codeworks, Error Aesthetics, Hactivism, Default Net Art... : autant de pratiques artistiques qui engagent une réflexion sur l'usage des outils technologiques quotidiens et tentent de désenclaver les domaines socio-professionnels et leurs cultures afférentes.

L'héritage du hacking sera mis en perspective avec des pratiques quotidiennes du réseau par des amateurs, relayées par des artistes dont la technique va du plus complexe au plus simple en matière de manipulation des outils logiciels en réseau. On fera éfalement de nombreuses incursions dans le folklore internet en général (développé par des spécialistes aussi bien que par des amateurs).

Les "oeuvres" ou pratiques du net.art qui seront envisagées relèveront d'environnements spécifiques au réseau : hypertextes, plateformes d'exposition en ligne, blogs artistiques et collaboratifs, navigateurs et moteurs de recherche alternatifs, sites personnels, etc.

Pour des étudiants qui s'attaquent à la création numérique orientée-usage et orientée-client, il peut-être intéressant d'apprendre de pratiques critiques qui réfléchissent sur la créativité en réseau, afin de remettre en question certains idéaux du design, des technologies high-tech, et aussi de mieux comprendre les réseaux d'influence (sociaux, économiques et culturels) à l'oeuvre dans l'environnement numérique "en ligne".

Mots-clefs: art internet/net.art, critique des réseaux, théorie des nouveaux médias, histoire de l'art, histoire sociale des réseaux, folklore, hacking

mardi 15 janvier 2008

Expo gifs animés sur nogallery


expo
annonce poptronics



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Le Net ouvre la boîte à gifs

La nature morte, genre pictural qu’on croyait définitivement rangé au rayon histoire de l’art, connaît une résurrection techno via les gifs (pour « Graphics Interchange Format », « format d’échange d’images »), ces animations simplissimes où quelques images s’enchaînent à la manière d’un flip book. L’exposition en ligne éponyme, conçue par l’artiste Camille Laurelli, se joue de la spécificité de ces gifs animés, en bâtissant une forme de collection accueillie par la galerie en ligne tchèque Net Openmind Gallery. « Nature Morte », soit, mais rien de figé dans cette présentation, ni rien d’homogène, puisqu’on passe du « glitter » le plus flashy au mouvement à peine perceptible. Les artistes invités à ébaucher leur nature morte en gif, nés pour la plupart au début des années 1980, utilisent tout matériel à leur disposition : photographies, scans de dessins, bidouillage à l’ordinateur, images trouvées et détournées, pictogrammes et logos. Résultat : un joyeux fourre-tout où l’on retrouve les scènes de la vie de bureau poussées à l’absurde de David Lefebvre, les animations minimales de Serge Comte ou les logos pailletés de Clôde Coulpier.

Certains des artistes présentés dans « Nature Morte », Fanette Muxart, Clôde Coulpier, Camille Laurelli, David Lefebvre, Fabrice Croux et le commissaire d’exposition Stéphane Sauzedde), se sont associés au chercheur Nicolas Thély (dont un des textes accompagne l’exposition) pour un travail le temps de l’exposition « Basse Def » à Grenoble l’automne dernier et du livre du même nom qui vient de paraître aux Presses du Réel.

Si Nicolas Thély aborde le gif animé comme une « forme faible », d’autres artistes, comme la net-artiste russe Olia Lialina, y voient plutôt une « forme vernaculaire », qui renvoie à l’histoire du Web et du webdesign. C’est en 1987 que le format gif a été créé par l’entreprise américaine CompuServe, fournisseur d’accès dans les années 80 et 90. En 1989 est ajoutée la possibilité de stocker plusieurs images dans un même fichier, permettant la création d’animations. Déjà en 2006, Marisa Olson avait proposé une exposition, « The Gif Show » qui faisait la part belle à une certaine attirance pour le « lo-tech », l’utopie, la nostalgie (dont on retrouve des traces ici) et rassemblait des artistes de la scène 8-bit. Cory Arcangel y proposait ses nuages sans Mario, le collectif Paper Rad faisait flasher les couleurs, Olia Lialina dansait... Le gif animé, support artistique incontournable ? L’artiste brésilienne Giselle Beiguelman les aiment tellement qu’elle en a empruntés à ses net-artistes préférés pour son projet « I Love Your Gif ». On n’a pas fini d’aimer les gifs.

anne laforet

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