Nous étudierons les différentes formes artistiques qui sont intervenues dans les systèmes de communication du réseau Internet : protocoles, e-mails et listes de diffusion, plateformes de discussion et blogs ont été investis par des artistes ayant grandi dans une société de l'information et dans le contexte d'une réflexion sur l'art comme mission critique sociale de plus en plus prévalente (depuis l'art conceptuel entre autres). Ainsi du net.art, des Codeworks, Error Aesthetics, Hactivism, Default Net Art... : autant de pratiques artistiques qui engagent une réflexion sur l'usage des outils technologiques quotidiens et tentent de désenclaver les domaines socio-professionnels et leurs cultures afférentes.

L'héritage du hacking sera mis en perspective avec des pratiques quotidiennes du réseau par des amateurs, relayées par des artistes dont la technique va du plus complexe au plus simple en matière de manipulation des outils logiciels en réseau. On fera éfalement de nombreuses incursions dans le folklore internet en général (développé par des spécialistes aussi bien que par des amateurs).

Les "oeuvres" ou pratiques du net.art qui seront envisagées relèveront d'environnements spécifiques au réseau : hypertextes, plateformes d'exposition en ligne, blogs artistiques et collaboratifs, navigateurs et moteurs de recherche alternatifs, sites personnels, etc.

Pour des étudiants qui s'attaquent à la création numérique orientée-usage et orientée-client, il peut-être intéressant d'apprendre de pratiques critiques qui réfléchissent sur la créativité en réseau, afin de remettre en question certains idéaux du design, des technologies high-tech, et aussi de mieux comprendre les réseaux d'influence (sociaux, économiques et culturels) à l'oeuvre dans l'environnement numérique "en ligne".

Mots-clefs: art internet/net.art, critique des réseaux, théorie des nouveaux médias, histoire de l'art, histoire sociale des réseaux, folklore, hacking

mardi 30 octobre 2007

cours du 31 octobre : net art ou net.art ?

Après l'introduction au net.art (avec point), retour sur les différences fondamentales entre deux appellations de la pratique artistique du net.

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Le net art (ou Net art) s'attache à définir un champ de reconnaissance d'objets à légitimation esthétique - ou oeuvres. Typologie de Jean-Paul Fourmentraux :

1. L'oeuvre du net art

Oeuvres médiologiques : esthétique du code ; exemples : Jodi, Mark Napier

Oeuvres algorithmiques : esthétique de la programmation / art génératif ; concerné par le résultat (Antoine Schmidt) ainsi que le processus (cf. Auto-Illustrator de Adrian Ward)

Oeuvres interactives : différents processus :
*exploration des réseaux, acte de click (intra--action)
*altération (l'usager produit ou transforme des données (co-action) : cf. Reynald Drouhin "Des Frags"
*altercation : réaction en temps réel entre plusieurs individus et/ou dans un groupe (inter-action) : cf. "Le générateur poietique" de Olivier Auber (depuis 1986)



2. Le net art à l'oeuvre : comment exposer le net art en tant qu'oeuvre ?

1997 : "Version originale" au MAC Lyon. + d'infos : "Version originale, exposition sur Internet au musée d'art contemporain de Lyon"
cf. "Le Web des produits remboursés" de Mathieu Laurette, réalisé par la suite sur le web

1998 : affaire des "Secrets" de Nicolas Frespech, acheté 3500 euros par FRAC Languedoc Roussillon. "version en exile" : secret.cicv.fr

Lectures :
Jean-Paul Fourmentraux et Anne Sauvageot : "Les coulisses du Cyberart" (2001)
Jean-Paul Fourmentraux, "Entre configuration technique et cadrage social", "Programmer l'interface"; "L'oeuvre net art, L'artiste et l'informaticien" (sur Des Frags de R. Drouhin).

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Le net.art s'intéresse peu aux oeuvres et à leurs limites mais travaille directement avec des séries d'objets propres aux réseaux et à leur culture, sans typologie. On commencera par leurs entreprises d'exposition en ligne de net.artistes ou de net.créateurs.
cf. Introduction au dernier cours

Quelques projets d'exposition en ligne initiés par des net.artistes :
the First and Only Real Net Art Gallery
The Universal Page "la plus grande collaboration jamais connue de l'humanité (2000)"
Moscow WWWArt Centre (1995-1997, A. Shulgin) et WWW Art awards
the 1000$ Page contest : "compétition pour les pages personnelles du peuple" (O. Lialina, 2004, 2005)
Location= Yes (H. Bunting, 1999)
Web Graveyard (Vuk Cosic, en progrès)
Refresh (A. Shulgin, 1996)

Références du net.art
Teleportation (l'adversaire) (via Teleportacia)
Web vernaculaire 1 (2005) et 2 (2007) par O. Lialina

Duplication et propriété : l'affaire American Express (Heath Bunting)
Reroduction, exposition, institution : Teleportacia (O.Lialina), Net.art Consultants (H. Bunting)
Un projet de post net.art qui renchérit sur la reproductibilité/clonabilité des oeuvres d'art : "Copies" du duo 01.org

Publié par camille p-b. à 13:47

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