Nous étudierons les différentes formes artistiques qui sont intervenues dans les systèmes de communication du réseau Internet : protocoles, e-mails et listes de diffusion, plateformes de discussion et blogs ont été investis par des artistes ayant grandi dans une société de l'information et dans le contexte d'une réflexion sur l'art comme mission critique sociale de plus en plus prévalente (depuis l'art conceptuel entre autres). Ainsi du net.art, des Codeworks, Error Aesthetics, Hactivism, Default Net Art... : autant de pratiques artistiques qui engagent une réflexion sur l'usage des outils technologiques quotidiens et tentent de désenclaver les domaines socio-professionnels et leurs cultures afférentes.

L'héritage du hacking sera mis en perspective avec des pratiques quotidiennes du réseau par des amateurs, relayées par des artistes dont la technique va du plus complexe au plus simple en matière de manipulation des outils logiciels en réseau. On fera éfalement de nombreuses incursions dans le folklore internet en général (développé par des spécialistes aussi bien que par des amateurs).

Les "oeuvres" ou pratiques du net.art qui seront envisagées relèveront d'environnements spécifiques au réseau : hypertextes, plateformes d'exposition en ligne, blogs artistiques et collaboratifs, navigateurs et moteurs de recherche alternatifs, sites personnels, etc.

Pour des étudiants qui s'attaquent à la création numérique orientée-usage et orientée-client, il peut-être intéressant d'apprendre de pratiques critiques qui réfléchissent sur la créativité en réseau, afin de remettre en question certains idéaux du design, des technologies high-tech, et aussi de mieux comprendre les réseaux d'influence (sociaux, économiques et culturels) à l'oeuvre dans l'environnement numérique "en ligne".

Mots-clefs: art internet/net.art, critique des réseaux, théorie des nouveaux médias, histoire de l'art, histoire sociale des réseaux, folklore, hacking

dimanche 6 janvier 2008

La terminologie comme élément de typologie : le cas ‘net art’.


La terminologie comme élément de typologie : le cas ‘net art’.
INTERACTIONS AVEC LA MACHINE OU INTERACTIONS AVEC LE RÉSEAU ?

Comment envisager les spécificités éventuelles de l’art en réseau, art du réseau, ou autre “net art”, face à la diversité des expériences et au brouillage des terminologies et du sens.

‘net art’, traduit littéralement, donnerait par exemple ‘art du filet’ ou ‘art du piege’. Considérons ici que ‘net’ est une abréviation de ‘internet’, que ‘net art’ désigne donc quelque chose du domaine de l’art en rapport avec internet, et tentons de voir quelle est la nature de ce rapport.

Lorsque je télécharge sur mon ordinateur une application, me déconnecte d’internet et lance l’application depuis la mémoire morte ou elle est stockée, si l’application fournit encore toutes les fonctionnalités décrites, alors elle n’a pas besoin d’une connexion au réseau pour fonctionner, exister. Je me suis procuré l’oeuvre grace à internet, mais celle-ci existe en dehors d’internet, pas en tant que partie, résidu ou composant d’une oeuvre plus vaste, mais bien dans son intégrité perceptible d’oeuvre.

Internet agit comme alors comme un vecteur de réplication et de dissémination des fichiers et ce processus est envisagé par l’oeuvre, ou plutot son auteur, comme un moyen de diffusion. Internet est alors comme une librairie ou je vais acheter un livre. De retour chez moi, ce livre n’est plus lié à la librairie. L’oeuvre est le livre, avec ou sans la librairie. En tous cas, je n’ai pas besoin de définir le livre en fonction de la librairie, ce qui nous donnerait par exemple une ‘lib-littérature’, spécifique parmis les littératures. Inversement, une oeuvre littéraire, parce que téléchargée sur internet, serait à ranger dans la catégorie ‘net art’.

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