INCIDENT.NET - SERIES: MONOCHROME - Appel à contributions / Call for participation
Jusqu'au 29 février 2008
Merci de bien vouloir nous envoyer une courte biographie et vos projets de netart/videoart par mél (incident@incident.net).
Attention: seules les oeuvres utilisant activement les technologies numériques (photographie, vidéo, interactivité, générativité, flux du réseau, etc.) seront retenues.
#######
Pour le nouveau "Series" de 2007, Incident.net lance un appel à projet sur la thématique du monochrome.
Le monochrome a été un moment charnière dans l'histoire de l'art, d'abord présenté sur le ton de l'humour et de la caricature (1), puis pour revendiquer des intentions et concepts forts.
Quelles correspondances peut-il y avoir entre le monochrome et le numérique (Internet, l'informatique, l'ordinateur, etc.)? Sont-ils compatibles? Il semble y avoir une telle opposition entre ces deux approches: l'une simple (trop?) et l'autre technologique (trop?).
Comme l'a soutenu Carole Rinaldi: "Les monochromes ne sont pas réductibles à une expression personnelle autour de la seule couleur – même si l'origine grecque du mot "monos", seul et "khrôma", couleur, le laisse entendre – car nous ne sommes pas en l'occurrence dans le domaine de la perception pure, mais dans celui de l'abstraction des concepts." (2)
"En peignant des monochromes, les artistes ont tenté d'approcher l'infini par le vide. Un monochrome est un tout. Est-ce parce qu'il ne montre aucune image qu'il est absolument vide? Le seul monochrome qui soit vide ne peut être que la toile du marchand, car elle est dépourvue de concept, étant en attente d'un créateur." (3)
L'informatique génère des bugs, des erreurs, des crashs; est-ce un hasard si ces difficultés se terminent souvent sur un aplat bleu (Klein?), avec comme seul sous-titre un message indiquant le numéro de l'erreur, comme lors d'absence de signal vidéo? (4)
Le monochrome peut apparaître comme emblème du tableau pur, uni et donc idéal, mais qu'est-ce qui peut être plus pur que la lumière? Et le codage informatique de cette même lumière? (5)
Après la toile, il y a l'écran: avant le démarrage de l'ordinateur, le monochrome noir est là, qui nous regarde. Le netart a révélé des approches multimédia très variées et transversales; qu'en est-il de l'approche du genre "monochrome"? Le background d'une page html d'un parfait, lisse, impalpable, sans matière et infini aplat coloré est le point de départ de toute page Web. En 1995, Holger Friese réalisait "Unendlich, fast..." (6) un des premiers monochromes sur le Web, celui-ci jouait déjà sur les limites de la fenêtre du navigateur: trop grand pour l'appréhender en une seule fois.
Yves Klein se préoccupait surtout de la notion d'immatériel en art. Il ne travaillait pas seulement sur la couleur bleue, mais plus généralement sur le sens de l'art et sur la philosophie appliquée à la monochromie. Quoi de plus immatériel que des données informatiques? N'avons-nous pas longtemps parlé de réalité virtuelle? Bientôt des monochromes virtuels, numériques, partagés, en réseau? Quel sera le vôtre?
Reynald Drouhin
(1) L'origine du monochrome est extérieure à l'art contemporain et provient du salon des Incohérents au XIXème siècle.
(2) Carole Rinaldi, "Le monochrome est-il sublime?", Septembre 2005, Mémoire Master II Recherche Sciences de l'Art, p. 7.
(3) Idem, p. 94.
(4) Taper "blue screen" dans un moteur de recherche d'images.
(5) Cf. les installations de James Turrell
(6) http://www.thing.at/shows/ende
Voici trois projets inspirés d'un même élan : transformer l'aspect des panneaux-réclames vidéos installés aux embouchures de stations du métro de New York. Ces trois initiatives s'inscrivent en réaction à une trop grande présence de la publicité dans la ville.
rebloggé depuis le site du GRM